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Frantz Casséus
1915- 1993

      Né à Port-Au- Prince Haiti, aux moments ou Haiti liait connaissance avec les bottes férrées des occupants yankee, Frantz Casséeus, pionier de la guitarre classique haitienne a depuis mené une vie simple jusqu’à son lit de mort.

     C’est en compagnie d’un groupe d’amis qu’il étudia le solfège pendant les années trente. Mais, des l’âge de cinq ans, il fut influencé par sa tante, Andrée qui manipulait la mandoline.  Ainsi, son univers musical a commencé; univers chétif, puéril qui ne promettait pas trop dit-il.. Cependant, le panorama allait être changer. Il déclara que par un bel après midi de printemps, ses mélodies impressionaient un mélomane du nom de Werner A. Jaegerhuber qui de temps en temps visitait le quartier ou il demeurait. Werner lui fît don de quelques partitions de musique classique pour guitarre qu’il déchiffrait avec bullimie et une attention particulière. A force de pratiquer, ses éfforts incommensurables  et son labeur opiniâtre ont fait de lui un excellent guitariste. 

     Au printemps de 1992, dans une atmosphère de musique, de poesie et de lumières  Frantz Casséus fut honoré au Jardin Botanique de Queens. Le ciel était pluvieux , mais toutes les fleurs de ce jardin formaient un seul bouquet pour traduire l’attachement et l’amour désinteressé que l’auditoire témoignait à l’artiste. Au nom du Jazz, forme d’art crée aux Etats Unis, Dernst Emile, avec sa guitarre et son piano accueillit l’artiste avec ferveur, émotions et respect; il fût son idole, son inspiration. Dans une brève allocution, Dernst expliqua à l’auditoire là  où il entendit pour la première fois la musique de Casséus. C’était chez Charles Obas, le peintre et père de Beethova, Emmanuel et les autres. Sa prestation, il la dédia á son frère jumeau défunt, Dennis Emile, qui fût lui aussi, un excellent guitariste.                     

                                                                                                      
   Nan Fond Bois, executé jadis en Yanvalloux, fut transposé en Jazz, grace à la capacité créatrice et imaginative de notre Dernst. Le docteur Charles Dessalinnes avec une flame au Coeur, son sax dans la bouche a interpreté trois pièces classiques dont l’une d’entre elles fût une composition de Brahms. Maryse Coulanges Saint Preux, accompagné par le  docteur Jean Prophete au piano nous a deposé tout droit à la grand rue à proximité de la maison Valerio Canez, là ou Mauleart Monton écrivit la mélodie’ Choucoune”. Maryse , fraîche comme une fleur à peine éclose  ne pouvait laisser de coté Yoyo, cette composition de l’illustre Candio Despradines. En Jazz, Maryse et Jean Prophete l’ont interprétée. Notre culture fût à l’honneur ce dimanche des rameaux. Carline Keil  ornée d’épis de mais  chanta Mèsi Bondie. Cette présentation fut très originale car, les épis de mais symbolise la céssation de la misère de notre peuple; rêve que tout haitien digne de ce nom caresse.  Louines Louinis et sa suite presentèrent des numéros de danses qui électrisèrent la foule. Elysée Pyronneau du Tabou Combo ne fredonnait pas en Coeur Mario, Mario ou Baissez bas, il jouait du Bach, du Weiss. Il interpréta Prélude de Bach et Vivache de l’Allemand Leopold Weiss. J’ai toujous su que Elyseé a du talent, mais je ne lui ai jamais vu à l’oeuvre. Quelle superbe performance? Aux sons de la musique et de la poesie, Marc Mathelier a honoré son professeur avec grâce et distinction en interpretant l’une de ses compositions titrée Odes A Stephanie; chanson qui porte le nom de sa fille. Il fut célèbre dans l’interpretation de “ Nan fon bwa et Sobo” deux compositions de son maitre Frantz Casseus. Michel Levy, du groupe Sakad, fût le representant de la musique appellée “Racines”préconisée par Ludovic Lamothe, Justin Elie, Jazz Des Jeunes, Orchestre Saieh et Casséus. Quand a Marc Ribot qui fût lui aussi un élève de Casséus, je n’ai pas eu le temps d’assister sa performance. Ce sera peut être pour une autre fois.                      

       Plusieurs générations de musiciens et de nombreuses personalités répondirent à l’appel de Marc Mathelier dans le numéro du 15 Janvier 1992 de Haiti Observateur. Oui. ils étaient tous présents, médecins, avocats, hommes de lettres, étudiants, femmes de maisons, hommes de presse, poetes, musiciens etc. Aux noms de 750,000 auditeurs qui écoutent chaque Dimanche ‘Moman Kreyol” sur WLIB  1190 A. M, une gerbe de fleurs fût présenté à l’artiste et la salle etait pleine d’émotions quand j’ai prononcé ces mots.

‘    Comme j’ai eu à dire à la radio ce matin,je n’ai jamais eu la chance ou le privilege de rencontrer l’artiste, je n’ai même pa eu la chance de le voir évoluer sur scène mais, à travers ses oeuvres musicales, son doigté, les accords qu’ils utilisent et  les thèmes qu’il exploite pour éveiller les activités de notre intelligence, j’ai appris à le connaitre, à l’aimer et je l’ai appécié à sa juste valeur

             Dans ma vie
             J’ai remcontre des présidents, des géneraux
             Des poetes, des diseurs aux paroles bruyantes
             Des écrivains aux plumes majestueuses
             Mais, je n’ai jamais rencontré de génie

              Dans ma vie
              J’ai rencontré de brilliants journalistes
              Des hommes de presse aux paroles ronflantes
              Des arrangeurs aux idées modernes
              Mais je n’ai jamais rencontré de génie

               Dans ma vie
               J’ai rencontré des brunes
               Des brunettes aux dents blanches
               Mais je n’ai jamais rencontré de génie

               Si Toussaint Louverture aux environs de 1803
               Fut consacré le génie de notre race
               Frantz en ce dernier quart du vingtième siècle
               Le génie, c’est bien toi

 Puisque l’espoir est le pain du malheureux
 J’espère qu’un jour comme aujourdh’ui
Je pourrai dire sans complexe aucun
A ma fille Daphnée, à mes neveux et nièces
Aux enfants de mes amis
Allez au conservatoire nationale de musique haitienne
Là vous verrez couler dans le bronze
La statue du plus grand guitariste classique
Qu’Haiti n’ait jamais possédéé
Frantz Casséus

      Haiti Observateur, dans son numéro du 15/22 Avril a caracterisé la randonnée du Jardin Botanique de Queens comme étant un brillant hommage à Frantz Casséus. Heureux et souriant, mais incapable de communiquer avec son public cosmopolitain, Frantz Casséus écrit le journal a suivi avec beacoup de bonheur chaque prestation. Il a été fleuri par La Verité Judo Club de Wisler Jacques et Toto de Moment Creole. Frantz, Casséus, poursuit le journal, vous ne mourrez jamais tout entier, Haiti Observateur brûle pour vous une fière  chandelle et s’incline devant votre genie.

       Frantz Casséus a beaucoup écrit, mais il n’a publié que trois disques. Ils sont : Haitian Folk Songs in 1953, Haitian Dances in 1954 and Haitianesques in 1960. Il  composa jusqu’en 1980 mais, cessa de performer aux environs de 1970 à cause des problèmes qu’il eut dans sa main gauche. Au début des annees 50, il fût le guitariste de Harry Belafonte et avec ce dernier, il grava ‘Mèci Bon Dieu’. Les oeuvres de Casséus continue de faire écho à travers les ondes et même dans U Tube. En Mai 1995, Marc Mathelier, ancien élève de Casséus a publié Essais biographique sur la vie de Frantz Casséus. En 1998, Mark Ribot  a gravé sur deux CDs dix neuf compositions de Casséus et en 2003, 44 partitions de Casséus furent  publiées par Tuscany Production.

       Profésseur de guitarre de Wilner Kebreau, Marc Mathelier, Marc Ribot etc,  Frantz Casséus naquît á Port Au Prince le 14 Décembre 1921. Il rendît l’âme le 3 Juin 1993 á l’âge de soixante dix sept ans  á Mount Sinai Hospital de Manhatan. Le New York Times du 10 Juin 1993 rapporte qu’il a deux frères qui résident aux Etats Unis. Ils sont Jean Claude et Pierre.    

Références:

Haiti Observateur 8/15 Janvier 1992
Haiti Observateur 15/ 22 Avril 1992
Emission Spéciale sur Moment Creole / Avril 1992 ( Adrien B. Berthaud)
New-York Times numero du 10 Juin 1993

Essais Biographique Sur La Vie de Frantz Casséus (Marc Mathelier 1995)

 

                                                                                                                                                         

                                                                                                               Adrien B. Berthaud


ABB Music