Liautaud Domingue ( Yaffa)
19 Mars 1934-13 Fevrier 1999

Liautaud Domingue peut être considéré comme l’un des plus brillants saxophonistes qui ait évolué dans l’orchestre de Nemour Jean Baptiste.  Au fil des années, un feu sacré l’animait et il devint le musicien fascinant qui brulait du désir d’améliorer les structures harmoniques des saxophones de l’orchestre. Elève de l’école vocationelle ‘Centrale des arts et métiers’, il connut un grand nombre de stratégies d’études et d’apprentissage sur la direction de Myrtile Anson. Après sa graduation, il s’associa au corps de la musique des Casernes Dessalinnes et consacra la majeure partie de sa vie à la musique et à sa famille. Avec son épouse, Raymonde, il a eu sept filles. Elles sont, Mireille, la fille ainée, Margareth,  Yanick, Nicolette, Tania, Gina et Ginette. Yaffa fit ses apprentissages dans plusieurs groupes musicaux du terroir. En 1955, on l’appercevait au Bambou Club de Pasito en compagnie des Frères Duroseau. Ce groupe,’Les Duroseau,’ était composé de Mozart Duroseau, Willy Frédérique, Fritz Pierre, Louis Lahens, Michel Préssoir, Jacques, Gérard et Frank Duroseau qui s’occupaient de la section rythmique.  Il se joint aux musiciens du Compas Direct au début des années soixantes et y resta jusqu’en décembre 1964. Nemour rentra á New York avec l’ensemble et deux des musiciens décidèrent de ne pas retourner en Haiti avec lui en vue de poursuivre le rêve américain. Ils étaient Yafa et Jean Claude Félix. En 1967, Yaffa s’exhibait á Chicago aux cotés de Jacques Bernadin dans un orchestre dont le chanteur était Michel Préssoir, le trompétiste, Fritz Pierre, le guitariste, Frédéric Charpentier et Ti Napoléon le tambourineur. Vers les années 1971-1972, il rencontra á nouveau un bon nombre de musiciens de Nemour Jean Baptiste dans l’Orchestre de Julien Paul á New York. Quelques années plustard, ce fut le tour de Compas Jupiter, dirrigé par Richard Duroseau de l’accueillir. Honoré par la Ballade Dominicale de Denis Lefranc au même instant que Nènè Domingue en 1995, ils ont ensemble interprété ‘Telefono a la distancia’avec l’accompagnement de Larose aux claviers, Bob à la gutarre basse, Eddy Calixte a la batterie etc.  Pour évoquer des souvenirs de jeunesse, Nènè a joué pour l’assistance ‘ Ave Maria’ et se fît passer comme un blagueur, un comédien après qu’il ait conté ses aventures en Haiti. Yaffa, à son tour, nous offrit Ginou, sa composition, déclara t-il et Sur son visage une larme avec les astuces de l’immortel Webert Sicot. Il aimait bien le pseudonyme “Yaffa” que lui avait octroyé Kreutzer Duroseau quand il s’integra dans l’orchestre de Nemour.  Témoin d’un passé prestigieux,en 1962-1963, quelque chose de sublime et même divin arriva dans l’orchestre de Nemour Jean Baptiste au 69 Rue Des Casernes.  Un fanatique qui naguait Nemour á tout bout de champ, rapporte Dominique Janvier, au sujet de Ginou,un texte qu’il ait écrit pour sa bien aimée finit par être satisfait quand le maestro donna le feu vert á Yaffa de commencer les premières démarches de la mélodie. Yaffa, ayant compris les instructions du maestro, écrivit une mélodie douce et entétante chargée de nuances qu’il a bien maitrisée avec son saxophone.  Il nous ouvrit les contrés et paysages de son univers musical aux milles et une nuances.  Chaque note qu’il souffle a une douceur émouvante; Ginou est plein de charmes. Elle aurait pu être un film, du genre musical ou le texte de l’amoureux exprime les émotions de sa vie aromatisé à la merveilleuse mélodie que la jeunesse de 1960 fredonnait dans presque tous les quartiers.  Je me souviens encore de l’endroit oú j’avais entendu Ginou pour la première fois.  C’etait au Rex Théatre au cours d’un festival. Thélémaque et Liautaud (Yaffa) jouaient avec une véhémence passionée.  Cependant le lyrisme de Yaffa  lui a valu rapidement la notoriété de virtuose. Avec Ginou, Yaffa a probablement atteint son summum.  En 1964, Ginou etait gravé sur un disque de Nemour Jean Baptiste titre ‘Ginou Mon Amour”IBO ILP 121.

Au Kingbrooks Jewish Hospital de Brooklyn, Yaffa sucomba le samedi 13 février 1999 après une maladie courageusement supportée.  Les funérailles furent chantées á l’église Sainte Catherine de Geneves à Brooklyn. Leconte Villevalex, Charles Dessalinnes, Michel Préssoir, Loulou Thélémaque, Denis Lefranc, Dominique Janvier et autres amis du défunt présentèrent leurs condoléances á la famille éplorée ce jour lá.

 

Adrien B. Berthaud
Elmont, New York
21 Juin 2015

Notes de références

Correspondance/ Mireille Domingue Duverger 2/14/1999

Video Tape /Ballade Dominicale au Fort Dix Night Club

Consultants
Michel Préssoir
Dominique Janvier
Loulou Thélémaque
Denis Lefranc