Jean Séjour, Le Grand Ténor Oublié
1932 -
Mai 2008
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Jean Séjour - 1993 |
En 1993, à la rue Fabre de Montreal j'ai rencontré Jean Séjour, l'un des meilleurs saxophonistes Haitiens qui ait évolue sur scène avec Sicot. Il a un peu blanchi , la neige et le froid de Québec lui ont sans doute otés les calories qu'il obtint de la mère patrie, mais il conserve encore le sourire de jadis.
C'est comme un vieux film, un rêve éteint quand ensemble, on évoqua les souvenirs de la ruelle Oléron et les discussions amicales qu'il eut ave Serge Duviella autour du Compas et la cadence. En revue, on passa les meilleurs instrumentistes Haitiens de André Hermantin jusqu'aux musiciens de la nouvelle generation et comme une bouffée de souvenirs émanerent les exploits du Club Camaraderie. C'est dans ce club, disa t- il, sur sa dictée, que la difference entre la cadence et le compas ait été formulée par Dufond Mayala. Vérité étonante, puisque tant d'autres personnes réclamment cette paternité.
Né en 1932 à Port Au Prince, Jean Séjour appri la musique de la maison Cemtrale Des Arts et Métiers et tout un monde d'autres professions. Pendant notre dialogue, il raconta comment que son père laissa Haiti pour Cuba. Il déclara, "Je n'avais que sept ans quand mon père s'était rendu à Cuba et il n'y est jamais retourné". Il parrait que cette eventualité le chagrine des fois parcequ'il fut élevé par sa mère, une personne pour qui il a le plus grand respect et témoigne un amour profond.
Membre du jazz des Casernes Dessalines dirrigé par Charles Paul, Jean Séjour a manié le saxophone ténor en compagnie de son compère Avin Valdemar et d'autres amis comme Louis Lahens, et Yafa. Avec Michel Desgrottes, Jean Benjamin, il renforca l'Orchestre du Riviera Hotel. Quelques années plustard, il devint membre de l'Orchestre Luxomy avec Herby Widmaier et Michel Desgrottes. Sa contribution à l'Ensemble de Webert Sicot est si énorme qu'elle est presqu'impossible d 'être évaluer. Deux Guidons, l'une des plus belles exécutions de Sicot est l'oeuvre de jean Séjour. Il l'avait écrite un Dimanche après midi a la ruelle Oléron sur la requette du maestro difficile qui avait besoin d'une composition assez forte pour molester Nemours Jean Baptiste et ses compagnons après une de leurs tournées à l'étranger. Serge Duviella a été l'une des rares personnes ayant eut connaissance qu'une telle composition allait être à la une.
Monchè
vwazen
Sé ave w mape pale
Paske mwen vini
Poum di tout verite
Se pou tande
Séjour a aussi harmonisé pour Sicot une composition des Charmeurs du Cap "Mwen pap sa mariyé avé w", il a composé "Marie ma brunette et Nanotte", chanson dans laquelle il immortalise sa première épouse 'Ana' (IBO - ILP 119).
Pendant l'une des tournées du Jazz Casernes à Miragoâne, Jean Séjour, couché sur un lit entendit de loin nos payses chanter:
Abitan ki nan
Beatris nan morn
Napé monté anrwo
Nap planté mayi avek manyok
Pou nougen bel rékolt
Dès son arrivé à Port Au Prince, il arrangea cette mélodie pour Sicot et au tour de André Dorismond de conter au grand public cette merveilleuse sensation qu'il avait éprouvée.
En 1965, Jean s'émigra à New York, puis au Canada ou il continua son métier de musicien. Au night club DO RÉ MI, il a joué avec Joe Trouillo, Nono Lami et Alfred Dorlette. Séjour ajoute, qu'il avait son propre Orchestre à Montreal 50 Cremazie. Actuellement, Jean habite à Lacolle jusqu'à proximité de la frontière Américaine dans une maison qu'il a lui même construite. Virtuose du saxophone et de la clarinette, Séjour me raconta avec une ardente passion ses expériences dans la musique, les mots coulaient avec limpidité et son passé, pour moi, ne devient que du présent.
Adrien B. Berthaud