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Kreutzer Duroseau
1er Novembre 1923 - 26 Juin 2004

    Les quatre vingt bougies qu' illuminaient la vie de Kreutzer Duroseau furent eteintes au lendemain de la fête de la musique, le 26 juin 2004. Dirions nous de preference que Kreutzer s'est insinue dans les coulisses mysterieuses de la vie d'ou il pourrait surgir un jour .

    Ainé d'une famille de huit enfants, six garcons et deux filles, Kreutzer grandit à la ciquième avenue Bolosse en compagnie de ses ses parents Emmanuel et Jeanne Duroseau. Très jeune, il recut de son père les premieres notions du piano et la finesse de les accorder. Cependant, Kreutzer ne s'interessait pas beaucoup à l'étude du piano , il préferait le tambour conique qu'il manipulera toute sa vie.

    En 1955, Kreutzer joignit la première formation du Cojunto International avec Julien Paul, Monfort et Nemours Jean Baptiste, Webert Sicot, Mozart Duroseau et Anilus Cadet. Témoins de toutes les métamorphoses que ce groupe aurait a subir, Kreutzer y resta avec Nemours pendant près de douze ans. Son apport au Compas Direct est incommensurable. Pourtant, certains écrivains veulent lui oter le titre de musicien, ils affirment qu'il n'en est pas un. Si on considère le fait qu'on est née musicien comme on est née poète, nous sommes donc tous prédisposé a pratiquer la musique au cas ou nous serions exposé a cette discipline. Que ferions nous des douze années qu'il a passé avec Nemours? De plus, pour accorder le piano, il est important a ce qu'on discrimine les cordes, l'oreille musicale doit etre tres attentive; Kreutzer avait tout cela. Par contre, il est un musicien. Nous ne dirons pas pourtant qu'il possédait toutes les qualités requises d'un grand musicien mais, lui enlever le titre de musicien serait un péchéde plume ou de micro. D'ailleurs, ils sont nombreux ceux qui disent qu'il est le createur du rythme Compas Direct.

    En effet, Kreutzer ne fut pas l'un des trois dangers qui embelissait le répertoire de Nemours Jean Baptoste, mais il fut une etoile, une vedette sur scène, à cause de ses combinaisons rythmiques avec Ti Charles, Napo ou Boston. Autant que je me rappelle, un Samedi soir au Rex Theatre, Kreutzer voulant rentre sur scène avec fracas a falli se heurter. Il sortit de l'arrière scène pendant que l'ensemble exécutait l'indicatif musical pour frapper avec justesse son tambour de concert avec les autres instruments; il perdit son equilibre et le tambour s'est loge sur sa poitrine et tomba sur le parquet de la salle de spectacles. Avec astuce, il continua d'interpréter l'indicatif musical comme si l'accident qui venait juste d'arriver etait une exéhibition, un show; il fut ovationne par la foule.

    A la fin des années cinquantes, Kreutzer assista a l'éclosion des Frères Duroseau, groupe fondé par ses petits frères, Frank, Gérard, Jacques et Mozart. Frank, Gérard et Jacques manipulaient tous les trois le tambour, d'après ce que me raconta Michel Pressoir, l'un des chanteurs de ce groupe. De plus, Mozart était à l'accordéon, Willy Frédérique, à la trompette, Jean Séjour, Yafa Domingue aux saxsophones et Louis Lahens fut le second chanteur. Toujours, d'après Michel Pressoir, Les Frères Duroseau animaient des soirées dansantes au Simbi Hotel et au Bambou Night Club (chez Pasito).

    Né le premier novembre 1923, père de douze enfants, Kreutzer abandonna l'Ensemble de Nemours Jean Baptiste jusqu'après le carnaval "Tou lumen" de 1966, il fut remplacé par Marcel. En 1967, il poursuivit le rêve américain et s'installa à Brooklyn avec son epouse, Elia Henry. Cependant, de temps à autres, il visitait la mère patrie et prenait ses ebats a Arcachon avec son jeune frère, Mozart, Raymond et André Dezagreman. Pendant ces soirées ou matinées, Barbancourt, grenadine, latia mimi furent à l'honneur.


                                                                                                   Adrien B. Berthaud